Gradina (FR)
Pourquoi est-ce que je me suis établi dans un village perdu dans la vallée des Thraces?
D'abord, je le reconnais, il y a eu l'amour.
En travaillant pour une bonne distribution de lecture dans le sud de la Bulgarie, j'ai rencontré des personnes incroyables. Je les aime.
Le chaos de l'après-communisme a mis de côté plein de personnes âgées, de personnes ethniquement ou culturellement indésirables. Des enfants mal accueillis.
En ce moment, la bureaucratie bruxelloise de l'Union Européenne ne me considère pas comme un partenaire éligible. C'est que je ne travaille qu'avec des groupes et des communautés motivés. Et il ne se trouve pas beaucoup d'élus qui s'engagent avec les groupes et les classes défavorisés.
Mais il y en a.
Là, où la Turquie, la Grèce et la Bulgarie se frottent, dans la région d'Edirne (Adrianople), il y a moyen à améliorer le sort des habitants, frustrés par des frontières absurdes.
L'Union Européenne, avec ses fonds transfrontaliers, devrait s'en occuper.
Moi, je m'occupe, comme le naïf de Voltaire, de mon jardin. Les rosiers et les pruniers sont superbes. J'attends l'engagement des autorités, des élus, de trois pays.
Je suis naïf, mais pas fou.
Un retraité mal alloti des Pays-Bas et de la Belgique s'est fait réfugié économique au pays.
Agissons. Agissons ensemble sans préjugés.
En attendant, je suis client du resto de Gradina. Bonne cuisine. Pas cher. Gradina veut dire: "jardin". C'est le Jardin d'Eden. Sans exagérer...