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Tuesday
Jun262007

La percée du Christianisme dans l'Empire Romain (312-394) 26.6.07 [FR]

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Paul Veyne (*1931) est historien de l'Antiquité. 'Quand notre monde est devenu chrétien' est le livre de bonne foi d'un incroyant. (Voir rubrique Livres (Books) pour une annonce).

Comment le christianisme, ce chef d'oeuvre de création religieuse, a-t-il pu, entre 300 et 400, s'imposer à tout l'Occident? - L'Occident, c'est à dire: tout l'Empire Romain de l'époque, qui comprenait les pays entre l'Écosse au Nord-Ouest et l'Égypte au Sud-Est, ainsi qu'entre l'actuel Maroc au Sud-Ouest et la Bessarabie au Nord-Est. L'Orient commençait avec le royaume des Parthes en Irak et en Iran, prolongé par les empires bouddhistes en Inde et l'Empire chinois.

Quand l'empereur Constantin accéda au pouvoir, le christianisme était la religion de 10% des 100 millions d'habitants de l'Empire, deux siècles et demi après la création de cette religion, d'abord comme secte juive. Chrétiens étaient plus nombreux dans l'Est de l'Empire qu'à l'Ouest: En Égypte, Palestine, Syrie et Asie-Mineur leur pourcentage atteignait en moyenne 20%, tandis que la ville de Rome (1 million d'habitants à l'époque), n'en comptait que très peu, moins, de toute façon que de juifs.

À la fin du 4me siècle, le christianisme était établi comme religion d'État, l'Église subventionnée par les autorités, le paganisme devenu quasi subversif, l'unité de la foi imposée par les empereurs (manu militari, souvent), et,  partout dans l'Empire, les masses converties. C'est une vraie révolution. Un événément historique qui ne se laisse pas simplement expliquer par les éventuelles considérations pratiques des empereurs, ni par une révolution sociale: les adhérents au christianisme représentaient tous niveaux économiques et les relations de pouvoir entre eux étaient une réproduction fidèle des relations de pouvoir existantes. Un esclave n'était pas libéré de son esclavage, s'il se convertissait. Au contraire, il était admonesté par les évêques à continuer à obéir à ses maîtres.

À sa manière inimitable, érudite et impertinente, Paul Veyne retient trois raisons qui peuvent expliquer la percée du christianisme: 

  • L'intervention de l'Empereur Constantin qui, converti sincèrement au christianisme, veut christianiser le monde, pour la sauver.
  • L'originalité du christianisme, comparé aux pratiques religieuses existantes. L'Évangile voit grand: Tout le monde, toute la vie (et la vie après la mort) est régie par un seul Dieu tout-puissant, qui, en plus, promet l'amour et la rédemption en échange d'obéissance. C'était une religion d'avant-garde qui ne ressemblait à rien de connu.
  • L'intelligence des méthodes d'imposition: Non pas en supprimant les pratiques païennes, mais en créant de l'espace pour l'agrandissement du réseau d'évêchés déjà existant par ses propres moyens. Puis, en imposant l'unité de la foi, en réprimant les courants minoritaires comme les Donatiens et les Ariens. L'unité de l'Église devait refléter l'unité de l'Empire. Le concile de Nicée (325) établit un "canon" assez restreint de textes (et d'interprétations) extraits des documents chrétiens existants à l'époque. Puis, les masses de la population s'en sont fait un christianisme à elles: plein de concessions aux us et coûtumes locaux.

Y-a-t-il une explication psychologique, sociologique, économique ou idéologique à cette révolution-là?

Veyne le nie. Avec arguments. Religion, besoin d'une religion, ne se laisse pas expliquer par la seule psychologie, la raison, la stratification sociale ou économique. Malgré les convictions idéologiques des fondateurs et des penseurs chrétiens, ce n'est pas non plus l'idéologie qui, à elle seule, explique ce phénomène-là.

Une méta-explication qui se base sur l'ensemble de ces approches-là, se trouve peut-être dans le besoin d'appartenance, le tribalisme, ou structure clanique des humains. On se sent davantage en sécurité, dès qu'on partage la foi, les rituels, l'espoir et les normes (tabous) avec ses voisins et les gens de son monde visible.

Ceci expliquerait aussi, pourquoi, deux siècles et demi après la grande conversion constantinienne au christianisme, la moitié orientale et africaine de la Chrétienté de l'époque, se reconvertissait sans grands problèmes à l'Islam, une nouvelle avant-garde religieuse, "moderne" et mieux accessible. On peut se perdre en spéculations sur la question si le christianisme ne soit pas pour une partie "responsable", en ayant préparé le terrain, pour l'essor de l'Islam au 7me siècle!

Deux débats actuels rendent ce livre brisant:

  1. La question des 'origines chrétiennes' de l'Europe. Avec la disparition du concept d'une Constitution européenne, le débat européen à ce sujet semble s'être éteint. Mais le même débat, arborant cette fois-ci les origines 'culturelles' "judéo-chrétiennes" continue au niveau des islamophobes. L'Islam serait 'incompatible' avec ces origines-là. Veyne répond que le concept des "racines" est tout à fait a-historique. Les mutations successives de l'esprit européen sont résultats d'épigenèses, une nouvelle création chaque fois, qui a bouleversé les données de l'époque précédente. Ce n'est que par une "archéologie" foucaldienne, en laissant la voie libre aux "discours" propres aux époques où ils se produisent, qu'on puisse commencer à en comprendre la structure. Appliqué au soi-disant "heurt des cultures" islamiques et chrétiennes, il faudrait plutôt suivre la pensée d'Olivier Roy, qui explique les modes d'intégrisme islamique et chrétienne actuelles, non pas par leur incompatibilité, mais, au contraire, par leurs mutations parallèles grâce à la globalisation du matérialisme du marché.
  2. La séparation entre État et Église. Sous le premier empereur chrétien, au 4me siècle, elle existait déjà. Elle était plus stricte qu'aujourd'hui (personne ne pensait à fonder les lois et la constitution dans la religion, par exemple), mais sur le plan informel, elle n'existait à peine. Non pas à cause d'une Église avec moins de prétentions qu'aujourd'hui, mais à cause du caractère du régime, un caractère qui sera indiscuté jusqu'à la fin du 18me siècle (en Europe occidentale, au moins): L'empereur, le roi, le président à vie, incorpore tout. Vie et mort, morale et justice. Cette conception a célébré ses retours au cours du 20me siècle, avec le stalinisme, le nazisme et le fascisme. C'est le concept de l'autoritarianisme, le totalitarisme. À travers un retour ironique de l'histoire, une partie des islamophobes actuels, les "Fanas des Lumières", voudraient imposer un nouveau totalitarisme: Celui de l'État laïque qui supprime toute pensée libre. Qui va jusqu'à vouloir imposer un nombre plus élevé d'enfants aux femmes, pour contrarier l'essor de l'Islam! (Voir mon 'Daniel Pipes rallies his anti-Islam and anti-'Eurabia' team in Malibu' - Legal Alien in New York, 11.6.07). Une politique démographique forcée qui suscite des réminiscences à un Goebbels et ses crèches norvégiens.
C'est avec plaisir que j'ai lu le vieux satyre parisien. Recommandé!
Saturday
Jun232007

Arithmétique polonaise (et néerlandaise) 23.6.07 [FR]

Ne sachant toujours pas, le soir du samedi 23 juin 2007, quelle sera l'issue de la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement européens de Bruxelles sur le traité ex-constitutionnel, nous nous sommes occupés d'une évaluation de la position polonaise à l'aune de l'histoire néerlandaise en Europe. L'article a été publié d'abord à Toto Le Psycho (Arithmétique polonaise), mon blog des abonnés du "Monde", puis à "L'Europe Chez Soi". Versions néerlandaises apparaîtront dans "In Europa Thuis" et "De Lage Landen".

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La racine carrée ou la Mort!
Le Surréalisme nous surprend chaque fois qu’il se manifeste.

Pourtant, nous habitons Bruxelles, capitale incontestée de ce passe-temps artistique de la première moitié du XXme siècle…

“Arithmétique hollandaise
fut appelée l’astuce du royaume néerlandais, appliquée au référendum en Belgique de l’année 1815, qui comptait tous les votes non-exprimés comme favorables à l’union entre les deux pays. Union qui ne devrait durer que 15 ans et qui se termina sans gloire à cause d’un … opéra (La Muette de Portici), qui éveilla le désir de liberté parmi les bourgeois bruxellois de l’époque.

De l’opéra à l’opérette et puis au vaudeville. Les “terrible twins” Kaczinsky de la Pologne ne mourront pas pour la racine carrée. Leur cas est bien plus grave. Ils ont réussi à convaincre une partie considérable du public polonais, qu’une quatrième partage de la Pologne entre la Prussie, la Russie et l’Autriche serait imminente.

Avec cela, il a touché une sensibilité nationale, qui n’est pas seulement compréhensible mais aussi, en grande partie, justifiée par l’histoire des trois partitions successives du pays pendant les 18me et 19me siècles.

L’histoire polonaise trop mal connue 
Ce n’est qu’en 1920, en se libérant de ses maîtres russes et autrichiens, qu’une Pologne indépendante réémergea, avec Varsovie comme capitale. Elle resta alors sur sa faim quant à ses irredenta occidentales, dont “Freistadt” Gdánsk (Danzig) figurait comme symbole.

En 1945, à l’Est, la Pologne de 1920 a été de nouveau dépouillée de grandes parties de son territoire par l’URSS victorieux, en faveur de la Biélorussie et de l’Ukraine. Tandis que, à l’Ouest, elle a été en partie compensée aux dépens de l’Allemagne, en s’intégrant la Silésie (riche en minerais) et autres territoires, souvent allemands depuis des siècles et en chassant la plupart des habitants allemands de ces territoires-là.

Méfiance polonaise, plutôt justifiée 
Les angoisses et les méfiances polonaises n’en sont que davantage compréhensibles. En particulier de la part des citoyens d’autres nations européennes qui ont une histoire marquée par le souci permanent de préserver leur territoire, leur langue, en face des ambitions des “grands pouvoirs” anglais, français et allemands. Les danois, les hollandais, les belges, par exemple.

Parallèle avec la situation historique néerlandaise 
Leur politique, en particulier celle des Néerlandais, a toujours été de peser en faveur d’un équilibre entre ces trois-là en restant “neutres”, casu quo, s’alliant avec un ou deux des “grands”, aux moments que l’autre devenait trop menaçant. Cette politique a été efficace pour la Hollande de 1814 (fin de l’occupation napoléonienne) à 1940 (début de l’occupation nazie). Elle a aussi comporté certaines sacrifices lourdes: Séparation de la Belgique en 1831 (formellement en 1839), dépendance de l’Angleterre pour ses colonies (l’Indonésie) et incapacité de défendre ses colons sud-africains (les Boers) contre ces mêmes Anglais en 1899.

Après 1945: l’alternative américaine 
Après 1945-1948, l’apparition d’un nouveau pouvoir dominant sur le scène (ouest-) européen, les USA, permetta aux Hollandais (ainsi que les Danois, etc.) de sortir de leur politique équilibriste européenne et de s’enfuir sous les ailes américaines, représentées avant tout par l’OTAN. Encore maintenant, après tant de preuves de désintéressement des Américains d’après-1990 et après la transformation de l’OTAN en réservoir de forces d’appoint pour les aventures américaines au monde entier, il reste pas mal d’atlanticistes, méfiants à l’unification européenne, dans les Pays-Bas.

En principe, les Polonais font la même chose que beaucoup d’experts hollandais 
Il n’est donc pas étonnant, que les Polonais, fraîchement accueillis dans l’OTAN, comptent parmi les plus zélés fournisseurs de services à leur nouveau pouvoir tutelaire: les USA. Avec leur participation massive, en 2003, à l’invasion en Irak et avec les facilités fournies aux centres de torture de la CIA, ils se promettent une garantie contre les deux pouvoirs menaçants restants: l’Allemagne, dorénavant unie, et la Russie. Malgré les résultats plus que décevants de leurs services en Irak (pas de contrats pétroliers, ni participation signifiante aux grands travaux d’infrastructure promis en 2003), ils ne voient pas d’autre voie que la voie américaine, en ce qui concerne leur sécurité.

Si l’Union Européenne n’offre pas une perspective crédible de sécurité aux pays comme la Pologne, une position de méfiance de leur part, restera en vigueur 
Considérant (à tort, à mon avis), l’Union Européenne comme une entreprise essentiellement allemande, d’où les Anglais se sont de plus en plus exclus et où les Français ne jouent plus leur rôle historique de défenseurs de l’indépendance territoriale et culturelle de la Pologne, ils se sont choisi pour objectif, faute de pouvoir en sortir, d’y obtenir un pouvoir de “blocage” maximal. Autrement dit: Ne distinguant pas de possibilités suffisamment concrètes pour qu’une UE qui réalise son poids politique et militaire mondial, leur fournisse les sécurités dont ils ont besoin, ils croient qu’en “neutralisant” celle-là autant que possible, ils s’offrent une sécurité relative sous la parapluie américaine.

Je crois que ceci explique l’absence de toute proposition positive polonaise pour un renforcement de l’UE et une limitation aux velléités internationales des “grands pouvoirs” européens, ainsi que leur acharnement pour la racine carrée, faute de pouvoir de véto.

Le besoin d’un pouvoir de blocage
Les frères Kacsinszky n’envisagent donc pas tellement à mourir pour une formule arithmétique, mais pour un objectif négatif, c.à.d.: pouvoir bloquer toute avance européenne qui ne soit pas totalement à leur goût. Il faut reconnaître qu’ils ne sont en principe pas du tout seuls en Europe. La majorité néerlandaise rejetant la Constitution en 2005, était, à des degrés variables, également inspirée par de telles considérations. Seulement, le gouvernement néerlandais, en suffoquant (ou évitant) toute discussion fondamentale depuis mai 2005 sur l’Europe, a réussi à se préserver une assez large marge de manoeuvre pour qu’il ne doive pas se détacher trop de l’avant-garde de l’UE. Ce qui aura pour conséquence que les débats de fond soient relégués à un futur incertain.

Les argumentations historiques fausses 
Afin de m’exercer un peu pour les débats hollandais qui arriveront tôt ou tard, je m’attaque aujourd’hui aux faux (et parfois dangereux) raisonnements polonais qui sont développés autour de la Conférence des Chefs d’Etat européens actuelle:

Le premier ministre Kaczinsky a déclaré que le poids de vote polonais devrait correspondre au nombre d’habitants que ce pays aurait eu (66 millions), si la deuxième guerre mondiale n’avait pas eu lieu. La Pologne a 38 millions d’habitants en ce moment. Il en manque donc 28 millions. Si j’ai bien compris ce calcul, les 66 millions sont une extrapolation des 21 millions d’habitants que le pays comptait en 1939. Dont trois millions d’origine juive. Sur cette dernière donnée, nous y reviendrons.

Mais d’abord le raisonnement: Les 28 millions manquants seraient la faute à l’Allemagne. À elle seule. Il y a plusieurs raisons, pourquoi c’est incorrect.

1. La Pologne fut attaquée par deux pays en 1939: l’Allemagne et l’Union Soviétique. La perte de population jusqu’en 1941 est alors en partie à charger sur la Russie (et la Biélorussie et l’Ukraine, pour ne pas mentionner les Lithuaniens et les autres Etats baltiques qui étaient intégrés dans l’URSS alors).

2. Mais, même si l’on reconnaît qu’il existe une dette historique lourde de l’Allemagne à la Pologne, pourquoi les autres 25 membres de l’Union Européenne, devraient-ils accepter un poids de vote surdimensionné des Polonais en 2007?

3. Et qu’est-ce-qu’il arrivera si l’arithmétique polonaise sera adoptée par les autres membres de l’UE? Imaginons que l’effet dépressif de la mort de 20 millions de soldats français et anglais pendant la Première Guerre Mondiale a eu sur la démographie de leurs pays, sera prise en considération!

4. Et pourquoi se limiter à la population? La superficie compte aussi! La Pologne a perdu beaucoup plus de KMs carrés dans l’Est en 1945, qu’elle n’en a gagnés dans l’Ouest en incorporant la Silésie et une partie de la Prussie occidentale.

5. Et, finalement, les Juifs. Quasi tous ont disparu dans les camps d’extermination et dans les exécutions locales qui se sont déroulées de 1940 à 1945 dans le pays. Si l’on connaît un peu la collaboration pour le moins enthousiaste des Polonais dans cet assassinat collectif, il serait curieux, si ces trois millions ont été comptés aussi parmi les pertes de population qui servent maintenant à justifier un éventuel surpoids polonais dans le vote européen. Surtout, si l’on se souvient des pogroms des Polonais après 1945 et du tournant antisémite du régime polonais après 1956 qui a chassé à nouveau un nombre considérable des citoyens juifs polonais hors du pays.

On peut comprendre les blessures et les angoisses des Polonais. Mais la version-Kaczinsky est révanchiste. C’est dangereux.

Le nouveau traité devrait garantir qu’un pacte Hitler-Staline, comme en 1939, est dorénavant impossible.

Même une racine au troisième degré ne protégera pas la Pologne, si une politique commune européenne de sécurité et de l’énergie continue à manquer.

[Publié 22.6.07, augmenté et corrigé le 23.6.07]

Friday
Jun152007

Travelling; en Voyage; Auf Reisen; Op Reis 16/6-20/6 [EFDN]

::EN:: I will be working with Spanish colleagues from Saturday 16 June through Wednesday 20 June.

::FR:: Je serai en voyage du 16 juin au 20 juin en Espagne (travailler à un projet urbain rénovateur).

::DE:: Bin auf Reisen von 16. bis 20. Juni in Spanien (Stadtumbauprojekt).

::NL:: Ben op,reis van 16 tot 20 juni voor een Spaans stadsontwikkelingsproject. 

Monday
Jun112007

Daniel Pipes rallies his anti-Islam and anti-Europe team in Malibu

If, by chance, today or tomorrow, you are in Malibu, California, and you have nothing better to do, go and watch a rare collection of frustrated, angry and godless European intellectuals. They are meeting in the Public School Section of Pepperdine University, where Daniel Pipes is a visiting Professor since Jan. 1, 2007. Theme is nothing less than:

The Collapse Of Europe, The Rise Of Islam and the Consequences for the United States



The collapse of Europe carries no question mark for the participants. They believe in it as firmly as some Californian sects believe in the space ships from Mars that are soon coming to pick up them for salvation and redemption, leaving the mass of idle earthlings behind to burn in hell.
The Program of the Conference is witness:
SUNDAY, JUNE 10, 2007

Introduction: The Collapse of Europe
9:00 am - 9:15 am
Overview: Avi Davis, Senior Fellow, American Freedom Alliance 9:15 am - 10:00 am
Opening Plenary: The nature of the threat to Europe and its impact on the United States.
Keynote Speaker: Mark Steyn

Mark Steyn is a Canadian humorist. I am not acquainted with Canadian humor. But I suppose it is something that makes you laugh. Perhaps, the following dark prophecy, written by Steyn in the Opinion Journal from the Wall Street Journal Opinion Page on January 4, 2006, provokes a sardonic "Schadenfreude" laughter when a specific kind of US audience is present?
It's the Demography, Stupid
The real reason the West is in danger of extinction.

BY MARK STEYN
Wednesday, January 4, 2006 12:01 a.m. EST

Most people reading this have strong stomachs, so let me lay it out as baldly as I can: Much of what we loosely call the Western world will not survive this century, and much of it will effectively disappear within our lifetimes, including many if not most Western European countries. There'll probably still be a geographical area on the map marked as Italy or the Netherlands--probably--just as in Istanbul there's still a building called St. Sophia's Cathedral. But it's not a cathedral; it's merely a designation for a piece of real estate. Likewise, Italy and the Netherlands will merely be designations for real estate. The challenge for those who reckon Western civilization is on balance better than the alternatives is to figure out a way to save at least some parts of the West.

One obstacle to doing that is that, in the typical election campaign in your advanced industrial democracy, the political platforms of at least one party in the United States and pretty much all parties in the rest of the West are largely about what one would call the secondary impulses of society--government health care, government day care (which Canada's thinking of introducing), government paternity leave (which Britain's just introduced). We've prioritized the secondary impulse over the primary ones: national defense, family, faith and, most basic of all, reproductive activity--"Go forth and multiply," because if you don't you won't be able to afford all those secondary-impulse issues, like cradle-to-grave welfare.

Americans sometimes don't understand how far gone most of the rest of the developed world is down this path: In the Canadian and most Continental cabinets, the defense ministry is somewhere an ambitious politician passes through on his way up to important jobs like the health department. I don't think Don Rumsfeld would regard it as a promotion if he were moved to Health and Human Services. [..]

No, no - I did not invent this. The Wall Street Journal printed this nonsense and carries it still proudly on its website. You got the message, loud and clearly. Caring Conservatism at it's best. Shut up about health care. Fuck against the Turk! Until the Aya Sophia is full of smart little rosy-white babies, tended for by subdued white Christian mothers who forgot about women's lib! Don Rumsfeld won't be there any more, to oversee that shock and awe, but Cheney's daughter will show you the way. Did you know, that the Virgin Mary got her child the same way as she did?

The conference couldn't have had a better start than this. And now, with the same Canadian clown Mark Steyn as moderator, straightaway into the heart of the matter:

10:00 am - 11:15 am
Panel Session: What has been the role of Islam and the EU bureaucracy in fostering collapse?
Moderator: Mark Steyn
Panelists: Greg Davis, Ayaan Hirsi Ali, Ibn Warraq, Philippe Karsenty
I am not sure, who Greg Davis is. He may be the Evangelist 'Bishop' Greg S. Davis, who, with his Amy, is permanently on "Campus Mission", as (how funny!) "Davis verses Goliath". (By the way, Davis, it is: "versus", not verses. - Is this stupid error a heavenly signal, that the collapse of Western Civilization has already begun?) Mr. Davis is evangelist for the "Church of Jesus Christ", the denomination of the founder of Pepperdine High School in 1937. So, if I got the wrong Davis, his portrait conveys a feel for what Pepperdine is about.

How will the second member of this panel, Ayaan Hirsi Ali, feel, after Steyn's and Davis' introductions? Will she follow Mark Steyn, and get many, many white Christian babies in order to push the Turk out of Aya Sophia? Will she agree, that "faith" is a core business of national Government? And that care for beaten women is of a secondary rank?
- No, no: She will do as she always does: Tell her own tear-jerking story and put some humor in it. That'll make her the third clown in a row. Everybody will be moved and laugh. Sweet girl goes too far in denying God, but that is forgiven, for she will painstakingly avoid talking about other religions than the Islam. "Pipes vaut bien une messe", will she think after French king Henry IV, when he as a protestant, joined the catholic faith to get what he was after: to be ruler of France.
She will probably also be the first speaker, who tackles the subject of the panel. The collapse. At first, I did not understand, why all of a sudden, worries about "European Bureaucracy" were introduced in the meeting. Is our Brussels peaceful office-park undermined by Moroccan dishwashers, Turkish cleaning ladies and other such Muslim staff? Or, are the well-paid European aides who are living in villas in the thriving countryside, members of the world-wide dhimmy conspiracy, that cancer of progressive "good-doers"?

"It is Turkey, stupid!"
After another hard effort to understand the thinking of the "Collapse" initiators, I saw the light: Olli Rehn! Rehn is the European Commissioner for "Enlargement". As such, this Finn is the main responsible for relations between the EU and Turkey, for he manages the accession negotiations with that country. European Commissioners are not necessarily "bureaucrats". Most of them are former members of Government, appointed on a political basis, and confirmed by the European Parliament. A position, comparable to an US Undersecretary of State.
Like the NeoCons, the Pipes family doesn't want to hear about an European Government structure. That is why the pejorative title "bureaucrat" is used.
And what did the man do, to "foster" the "European Collapse", giving in to "Islam"? What's his crime?
Well, in the name of the European Commission, and of all member states, he warned the Turkish army generals in May, that an eventual army coup against the elected government of Turkey, would put an end to EU-Turkish accession negotiations. The Copenhagen Criteria (2002) for accession, do simply not allow military dictators as prospective EU members.
But such "bureaucrat" rules mean nothing to Pipes and Ali, who, in very similar articles, around 10 May, had called for an European green light for the generals. In the name of blocking the Islam. Pipes wrote in the US press, and Ali in the German "Die Welt" and a series of other leading European papers. The army-sponsored manifestations of "secularists" in several Turkish cities against the election of a Turkish president by a general vote, represented, it was true, only a minority of the Turks. But Hirsi Ali argued, that the Turkish secularists (whom she calls, for unknown reasons "liberals"), needed some time to make up for their "errors" and so win over a majority of the population. What were those "errors"? Well, the "liberals" had neglected the social part of their program and lost contact with the majority of the population, said Hirsi Ali. Anybody, who knows something about Turkey, remebers, however, that the last "secularist" Turkish government (led by conservatives and business interests - no "liberals" around) collapsed dramatically in a tsunami of corruption scandals and criminal maffia-connections.
I am afraid, that Ali's Turkish "liberals" have wasted their time since the overwhelming AKP victory at the subsequent elections, in reading Mark Steyn's humorous articles and following his advice, not to invest into "secondary impulsions like government health care" etc.
It is not easy, to be a Turk who seeks Pipes' and Ali's approval. Their mistake is, that they did not understand, that Steyn's "WJ" injunctions are ONLY for Christian Western Countries. Turks should do the opposite: no more fucking but only caring, and leave the "primary impulsions" to countries that God (or the US) have elected for that business.

All the same, we may expect, that Hirsi Ali will come up with a fitting punishment for those Eurobureaucrats who are so arrogant that they remain deaf for her (and Pipes') instructions!

- And here, I suggest a short break. Although I have only dealt with three people on the long list of very interesting actors at the Pepperdine happening, I have to leave you. Not Europe, but only me, is collapsing. Tomorrow, is another day.

In the next posts, we will dissect Mr. Pipes himself and meet old friends like Leon de Winter, Afshin Ellian, Claire Berlinski and a whole lot of new ones.

My primary impulse is for the moment: going to sleep.