Odessa 1 (FR)
07-09-2012
Huib in 2012, Architecture and Urbanism, Catherine le grand, Countries::Bulgaria, Juifs, Mer Noire, Odessa, Religion and Society, [FR], [NL], autobio

 

Un ancien centre commercial à Odessa. Restauré et rénové.


La ville a l'air éternelle, mais elle est jeune. Fondée en 1792 par l'impératrice russe Catherine la Grande, elle s'est imposée à la côte Nord de la Mer Noire sous son premier gouverneur, le duc français De Richelieu, assisté par le commandant espagnol des mercenaires russes , De Riba. Les deux se sont éternisés dans les noms des deux axes principales du centre-ville.
On avait chassé les Turcs qui dominaient la région depuis quatre siècles, et aussi les Tatares (de la Crimée) et les tribus des Moldaves, des Bulgares qui habitaient la région depuis longtemps.
Une ville multiculturelle devait s'épanouir. Arméniens, Russes, Ukrainiens, Géorgiens arrivaient. Et les Juifs. Beaucoup de juifs qui avaient fui les Shtetl, menacés par les pogromes.
Et, imaginez-vous!, cette entreprise fut une réussite!
La ville se développa en carrefour Est-Ouest et Nord-Sud. Un million d'habitants vers la fin des années 1930, dont 37% de Juifs.
Je ne parle pas, ici, des crimes de la Guerre Civile soviétique d'après la 1re Guerre mondiale, commis des deux côtés dans la région. Lisez le grand poète d'Odessa, Isaac Babel. Victime, lui aussi, des crimes de Staline.
Non, je parle des crimes contre l'humanité commis dans l'Odessa occupée par les armées roumaines et allemandes. On est en 1941/42. La défaite de Stalingrad n'est pas encore arrivée. Deux cent mille citoyens odessois juifs sont transportés aux camps de mort. La ville perd son esprit et sa vitalité.
Heureusement, le Roumains, après Stalingrad, se sont rendu compte que l'Allemagne de Hitler risquait sa défaite. Ils ont protégé ce qui restait des Juifs d'Odessa, ou, plus exactement, ils ont saboté lâchement les transports vers la mort.
Ce qui reste de l'Odessa d'antan, est dominé par une majorité d'habitants ukrainiens. Mais ils sont "contaminés" par le cosmopolitisme juif, les civilisations grecques, géorgiennes, arméniennes, tatares et - même- turques.
On s'en fout que la langue officielle est ukrainienne. La lingua franca est russe.

Beaucoup des habitants juifs restants après la guerre, sont allés à Israel, dès qu'il était possible sous les lois soviétiques.
Mais la ville continue son chemin. Soutient les Pussy contre Poutine. Remet en état ses trésors architecturaux de la Belle Epoque.
Ma fille se sentait à son aise, centre Odessa.
Moi aussi.
Je vous offre une suite. Ne la ratez pas.

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