Elle est peu connue, la Bulgarie. Terre de transit de l'Orient vers l'Occident. Et aussi du Nord au Sud. Une épine dorsale: la chaîne des monts Balkans. La vallée du Danube au Nord, la vallée de Thrace au Sud. Le pays a connu sa Renaissance au XIXme siècle, lorsque les armées russes du Tsar l'ont libérée du joug turc, en aidant un mouvement nationaliste remarquable. L'accouchement de lÉtat bulgare fut surveillé de près par les grands pouvoirs de l'époque, qui se méfiaient des intentions russes sur Constantinople (Istanbul) et les ambitions éternelles de la Russie à se frayer un chemin libre vers la Méditerranée.
Voilà des données géostratégiques qui n'ont pas changé. Le pays s'est trouvé surveillé, démembré et perpétuellement mis sous tutelle. L'amour des Bulgares pour la Russie ne trouve qu'épisodiquement une réponse positive. L'armée bulgare, force de poids dans le pays, comparable à la position de l'armée turque en Turquie, gère sa propre chaine de télévision, par exemple. Le ministre bulgare de la défense était russe (et nommé par le Tsar) jusqu'en 1902. De 1945 à 1990, la situation a été comparable.
Actuellement, une très grande base américaine se trouve à Blagoevgrad, près des frontières serbes, macédoines et grecques. Une université américaine domine la ville. Non loin de là, le monastère de Rila, sur les hauteurs des montagnes, témoigne de la continuité de la culture (et de la religion orthodoxe) des Bulgares pendant les siècles de la domination turque.
Dans la deuxième ville du pays (après Sofia), Plovdiv, construite sur trois collines par le père d'Alexandre le Grand, Philippe de Macédoine (Plovdiv=Philippopolis) au milieu du 4me siècle avant JC, nous assistions à un concert donné par deux groupes russes dans le théatre poussiéreux qui se trouve dans le Casino des Officiers de l'armée bulgare sur la place centrale de la ville. Tout de beau monde de la ville était présent. Le chant plein de force dans la bonne tradition de l'Église orthodoxe témoigna du lien culturel et émotionnel qui, malgré tout, continue à rapprocher Russes et Bulgares.
Sur la plus haute colline de la ville, Alyosha, statue d'un soldat russe, surveille depuis les années '70 du XIXme siècle, la vie des Plovdiviens.
Article reprise par Medium4You.be
Un article très intéressant sur la Bulgarie de la main de Jean Quatremer se trouve également sur M4Y: Boyko Borissov: Gare au Bulgare!