Voyage Romain IA 19.7.07 FR
08-09-2007
Huib in 2007, Art::Drawing, Europe, Germany, [FR], autobio

Avec deux jours de retard (hésitations, paresse, manque de papiers officiels), nous nous sommes mis en route, Shana et moi, pour notre voyage européen des Romains.

Le LIMES, frontière Nord de l'Empire romain pendant plusieurs siècles, se situe pour nous un peu derrière la ville de Luxembourg, à Trèves (Trier, anciennement Augusta Trevirorum ou Treviris, selon Domitien qui l'appela ainsi l'année 290 après Christi naissance).

Nous avons l'intention à suivre la chaîne de forteresses, de villes, de ponts et de chaussées qui témoignent de la présence des Romains à ces endroits limitrophes de leur empire. L'inspiration m'en est venue à travers la lecture de Paul Veyne (Quand l'Empire romain est devenu chrétien), voir aussi: La Percée du Christianisme dans l'Empire romain 1.7.07, ici, sur huibslog.

Shana et moi, nous nous sommes logés dans cette petite ville palatine et nous avons admiré la Porta Nigra, édifice du 2me siècle, château-porte du Nord de la ville, restaurée par Napoléon I et remise plus ou moins dans son état d'origine aporès transformations cléricales au Moyen-Âge. Puis, on a visité une partie de l'exposition régionale sur Constantin-Le-Grand dans le Musée épiscopal de Trèves. D'autres éléments de cette exposition-là se trouvent dans d'autres musées à Trèves et sa région. Le tout fait partie des manifestations "Luxembourg, Ville européenne de la Culture". L'expo est très catholique, mais tout de même intéressante à cause des objets et des trésors qui ont été utilisés pour situer les découvertes archéologiques extraordinaires faites à Trèves (après les bombardements de 1945) dans leur temps et dans leur ambiance culturelle et religieuse et payenne.

À cause des bombardements aériennes de 1945, toute une série de découvertes archéologiques dans la ville, ont permis de reconstituer anciens temples, palais, églises et cimetières, avec, comme pièce maîtresse, la reconstitution de salle de palais du IVme siècle. Les peintures dans les caissons du plafond représentent une transition des traditions d'habillement et de style de peinture romaine murale romaine vers un art chrétien triomphant. Un labeur de recomposition pendant maintes années a permis aux restaurateurs à assembler les pîèces du plafond écroulé afin de reconstituer les douze caissons et les peintures qui les ornaient. C'était un palis (impérial?) qui a du disparaitre dans les démolitions de l'époque, pour libérer de l'espace destinée aux deux temples/églises centrales de l'évêché. Le palais des césars (sous-impérateurs de l'époque de la Tétrarchie sur l'empire, instituée par Domitien) se trouvera à cette époque plus au Nord, près des arènes et du théatre.

L'histoire mouvementée de l'évêché à travers les temps mérovingiens, carolingiens, l'occupation franconienne et les dévastations des Vikings du neuvième siècle, connaît une renaissance timide autour de l'an Mille. Puis il y aura les temps fastueux des XIIme et XIIIme siècles, interrompues par les guerres de religion de la fin du Moyen-Âge, et encore par les guerres du XVIIme et les conflits franco-allemendes qui suivirent. L'intermission tranquille du XVIIIme (baroque et rococo) sera brisée par les événéments des siècles plus modernes qui laissent la petite ville agonisante. Toute cette histoire se dessine en objets, projections, racontars.

Le Saint local, Paulinus, évêque aux temps de l'Emperur Constance (environ 350) a été vénéré comme martyre pour l'indépendance de l'église par rapport aux empereurs et rois. Délégué au Concile d'Arles (352) il a été condamné et exilé en Phrygie (Asie Mineure). Après sa mort en 358, son corps a été récupéré par la ville de Trèves. Son cercueil "de voyage" (avec poignées) contient encore maintenant ses ossements qui ont été observés d'abord au XVme siècle et puis étudiés avec la rigueur allemande de circonstance au début du XIXme.

Il s'agit d'un saint bien à sa place à cause de ses résistances aux pouvoirs séculaires, dans la ville de naissance d'un autre hérétique invétéré: Karl Marx, né en 1818 à Trèves. Son petit musée, instauré par le parti socialdémocrate allemand, et bien trop dédié à son fils hors mariage qui disparut comme soldat de l'armée coloniale hollandaise aux Indes néerlandaises pendant les années vingt du siècle dernier, sera l'objet de notre visite d'adieux de demain.

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